Vous êtes vous déjà senti poussé à bout, au bord de la crise de nerf face à une personne dont l’attitude n’a rien pour vous mettre dans cet état presque violent ? Drôle de sensation !!!
Pas un mot plus haut que l’autre, pas de colère affichée, pas d’insultes exprimées, pas de comportements malveillants notables envers vous…..et pourtant sournoisement l’agression se révèle et vous vous sentez comme pris au piège, mal à l’aise face à cette personne si gentille qu’elle semble être, vous vous rendez à l’évidence, elle n’est pas coopérante.
Dans mon jargon psy, ce type de comportement s’appelle les passifs-agressifs. Ou plus simplement, ceux qui agressent sans avoir l’air de rien….et qui par dessus tout vous font sentir coupable. Ce n’est pas une mince affaire alors que la violence se glisse insidieusement, sans pouvoir être réellement identifiée.
De manière générale, être confronté à la passivité agressive donne une impression envahissante de se heurter à un gros mur sans qu’il n’y ai jamais la possibilité d’une confrontation directe….cela peut nous faire devenir dingue.
Pour vous aider à y voire plus claire, voici quelques exemples de situations passives-agressives que j’ai pu rassembler au fil de mes expériences :
- L’amie qui dit oui à chaque proposition de sortie et qui annule systématiquement, ou ne répond plus.
- Le collègue qui accepte favorablement le cadre du travail et en fait ne réalise jamais les tâches.
- Votre ex qui valide l’ensemble de l’organisation de la garde alternée et des projets à mettre en place pour votre enfant et dès le lendemain agit à l’opposé….à chaque fois.
- Une copine qui vous propose de partager des sujets d’intérêts communs en vous faisant sentir que vous devriez faire telle ou telle chose ensemble, se revoir vite pour parler de tel sujet et vous faire écouter tout ce que vous allez adorer comme musique et qui ensuite se meut dans un silence radio et devient injoignable…..presque tout le temps.
- Votre amoureux qui remet systématiquement à plus tard tout ce que vous devez faire ensemble et s’installe dans une forme de procrastination récurrente.
- Votre amie d’enfance qui se plaint de son existence et quand vous lui tendez la main, l’oreille, le cœur vous répond « oui, mais…. », le téléphone se coupe comme par hasard, change de sujet…..souvent.
- Votre sœur qui ne fini jamais ses phrases et qui passent des messages en filigrane….par habitude.
De quoi vous laisser tomber les bras. Notez que se rajoute la plupart du temps une incapacité à reconnaître ses actes, ses paroles…..et finalement évitant le conflit, la personne se dérobe face à l’échange.
Me vient un exemple formidable : suite à une dispute avec votre compagnon celui-ci claque la porte et plutôt que d’assumer sa colère prétexte un courant d’air qui passait par là.
Ces personnes évitent le conflit, se positionnent souvent comme des victimes, n’assument pas leur responsabilité dans la relation et ont des comportements non verbaux à l’opposé de leurs actes ou leurs paroles.
Alors si dans votre entourage de manière très régulière vous êtes confronté à tout cela, il pourrait bien que vous soyez face à une personnalité passive-agressive.
Patience et persévérance sont les maitres mots !!!!
Ces personnalités ont une incapacité forte à assumer leur colère. De ce fait à force de ravaler leurs frustrations, leurs mécontentements, elles vivent dans une hostilité cachée qui n’est pas assumée et donc résistent, évitent, dans la relation ou leur activité tout ce qui pourrait leur faire vivre cette colère et la projette sur vous. Et puis il est important de dire que dans ce fonctionnement il y a un désir certain non conscient d’exercer une influence sur vous, sans en avoir l’air.
Comment on en arrive là ?
Tout d’abord bien intégrer que cela n’est pas conscient. Absolument pas. Il s’agit plus d’une forme d’immaturité face à la prise en charge de sa propre responsabilité dans la relation. En deux mots cette immaturité parle probablement d’une peur de souffrir, peur d’être jugé, d’une incapacité à exprimer depuis l’enfance, parce que il n’y avait pas de place pour exprimer sa colère….cela ne se fait pas ! Alors je résiste, je chipote, je retarde, j’oublie de faire, je sabote ainsi j’immobilise et donc je ne me soumets pas à ce que j’imagine être l’autorité.
Il est évident que cela provoque des dégâts relationnels, car l’entourage s’épuise à tenter de créer un lien, de chercher des solutions, de se positionner alors qu’en face cela freine des quatre fers, que rien ne bouge.
Et comment faire alors face à cela ?
Tout d’abord respirer !!!!! Tenter de vous mettre en empathie pour ensuite inciter à chercher une connexion bienveillante tout en posant des limites claires et saines. Enfin rester très factuel, et ne pas prendre personnellement ces agissements.
La Gestalt Thérapie permet de travailler avec ce type de personnalités en les accompagnant pour expérimenter à « s’appuyer » sur leur ressenti, à s’autoriser à l’exprimer, à avoir un cadre suffisamment sécurisant pour faire l’apprentissage de l’échange, de l’expression de l’émotion aussi désagréable soit-elle. Et si déjà le lien thérapeutique peut s’installer avec juste cela, s’est déjà beaucoup.