Le vide prend diverses formes dans nos existences et le monde dans lequel nous vivons est organisé de telle sorte à nous donner l’illusion que nous ne l’éprouvions presque jamais.
Le vide pour la plupart d’entre nous est effrayant.
Le vide c’est froid, c’est quand le silence s’installe, c’est quand je perds un être cher. Le vide est comme une abysse sans fond, un creux profond qui traverse mon corps et ma chair. C’est mon coeur qui ne peut respirer. Le vide c’est une brèche qui ne semble jamais se resserrer et m’empêche de sentir mes contours.
Le vide paralyse ou à l’inverse induit des mouvements abruptes en frénésie dans l’espoir désespéré de trouver quelque chose auquel s’agripper.
Le vide, qu’il soit émotionnel, mental ou spirituel, s’accompagne de beaucoup d’appréhension et d’un besoin de remplir pour tenter de faire du plein. Lorsque le vide est intense, indompté, insupportable, insatiable, le réflexe est de le combler. Cela se manifeste par des changements fréquents d’emplois, de partenaires, d’habitations, par des heures passées sur les réseaux sociaux, par le besoin effréné de remplir son agenda…Parfois plus grave des comportements à risques apparaissent, tels que les prises d’alcool, de drogues et des besoins de se faire du mal. Ces tentatives de combler ne font qu’accentuer cette sensation dévorante, au sens qu’elle bouffe littéralement l’énergie et nous éloigne davantage de nos contours et donc de nous-même.
J’ai la conviction que le vide s’explore, s’apprivoise, qu’il est nécessaire d’en faire l’apprentissage, de le reconnaitre, le nommer, le décrire, le sentir.
Le vide peut-être fertile et plein de désir. Il est possible en prenant le temps de rester dans l’inconfort de ce vide de saisir ce qu’il est en train de nous dire de nous même, d’une situation. C’est un fait que la lumière pleine et vive du jour est toujours complétée par l’obscurité tranquille de la nuit. Le vide et le plein sont aussi indissociables que cette loi de la nature.
Chaleureusement,
Joanna