J’ai envie de partager avec vous quelques lignes au sujet de ma pratique thérapeutique qu’est la « Gestalt Thérapie ». J’espère que j’arriverais à vous livrer quelques contours de façon simple, et que cela vous donnera envie de découvrir davantage cette approche humaniste qui me tient tant à cœur.
Comme le disait son fondateur, Fritz Perls, la « Gestalt » c’est en grande partie : « MOI, TOI, MAINTENANT ET COMMENT »
La Gestalt thérapie est «Relation»
Elle est la rencontre entre deux êtres, moi la thérapeute et la personne qui vient trouver du soutien. La thérapie pourrait commencer par « Que veux-tu, qu’attends tu de moi ? »
Nous nous choisissons ENSEMBLE afin d’entrer dans un processus de travail thérapeutique. Et même si c’est parfois difficile nous faisons de notre mieux pour créer du lien quoiqu’il se passe. Mon cadre permet cela.
C’est dans cet échange presque d’égal à égal que le lien thérapeutique peut se mettre en place, car il n’y pas de lien hiérarchique, je ne suis pas celle qui sait tout et cette personne en face de moi à qui je dois apprendre. Nous sommes deux êtres différents, avec des visions différentes, des expériences différentes, des ressentis différents, des corps différents et des croyances différentes.
Mon avance supposée, est que j’ai un cadre, que je suis formée et que je suis prétendue avoir intégré ma manière d’être au monde, mes zones de lumières et mes zones d’ombres afin de me METTRE AU SERVICE de cette relation thérapeutique. La thérapie devient alors une co-création active et commune ou les deux sujets sont acteurs.
C’est en nourrissant le lien qu’il est possible de faire l’expérience de soi et ainsi tenter de rétablir un contact plus fluide avec soi, les autres et ce qui nous entoure.
La Gestalt thérapie est «Ici et maintenant»
La personne avec qui je travaille arrive avec son histoire et donc avec son passé et ce passé d’un point de vue gestaltiste se rejoue dans le présent en boucle. C’est comme cela. Nous n’y pouvons rien.
Ce que je peux faire néanmoins, c’est inviter mes clientes à faire l’expérience de prendre conscience d’elles et de leurs actes, ici-même pendant la séance, elles peuvent alors se rendre compte des difficultés actuelles et tenter de les surmonter. Et c’est en les surmontant dans le présent qu’elles pourront intégrer le passé et donner une forme nouvelle au futur.
J’invite donc sans cesse, à ramener tout dans le présent :
« Qu’est ce que tu ressens là maintenant quand tu me racontes cela ? »
« Que se passe-t-il pour toi ? »
« Te rends-tu compte que tu ne respires plus quand tu me regardes ? »
« Qu’es-tu en train de faire maintenant ? »
« Que ressens-tu en ce moment ? »
« Qu’es-tu en train d’éviter ? »………
La conscience de soi n’est possible que dans le présent. Il n’y a que dans le présent que je peux être consciente de mon corps, de ma voix, de mon souffle, de mes appuis, de mon regard…et c’est ainsi que je peux me relier à moi-même et au monde.
La Gestalt thérapie est «Comment»
Le « Pourquoi » ne trouve pas toujours réponse. Néanmoins le « Comment » ouvre. Il permet de mettre en place des ajustements. Le comment permet d’aller visiter les émotions et non pas de les justifier Le comment permet de me responsabiliser, plutôt que de chercher à savoir pourquoi cela m’est arrivé. Le comment permet de questionner et donc de tisser un lien entre deux individus.
Pour finir
La Gestalt est pour moi plus qu’une thérapie c’est une manière d’être au monde, réellement. Et dans cette manière d’être au monde j’intègre l’expérience dans laquelle nous pouvons nous tromper, changer, être en contradiction….bref être simplement humains.
Pouvoir mettre l’accent sur comment changer l’expérience plutôt que l’analyser me semble vraiment une grande ouverture sur des possibles. Et c’est cela qui en fait un accompagnement intéressant.
C’est dans la relation qui se déroule « ici et maintenant » que le contact peut se co-créer et devenir alors thérapeutique. Car c’est dans la relation à ce qui nous entoure que nous existons, c’est dans le fait de prendre soins de ce lien depuis son engagement jusqu’à son désengagement qu’il est possible de proposer un cadre qui soit pleinement thérapeutique et bienfaisant.
C’est aussi toute la difficulté de cette posture que j’ai choisi et qui me nourrie de rester conscience du processus en cours avec les personnes avec qui je travaille et de permettre de laisser s’exprimer la parole, le corps, les émotions, la créativité…..