C’est dans le fait d’éprouver que l’on se révèle à soi et le fait de se révéler à soi permet de se découvrir pleinement.
Éprouver c’est passer du monde de la pensée, du savoir, de l’imagination au domaine de l’expérience, c’est à dire au vécu.
C’est cela éprouver, c’est ressentir profondément en soi, quelque-chose qui est concret en faisant l’expérience dans sa chair. Avec tout le confort ou l’inconfort des sensations correspondantes. Et j’en conviens ce n’est pas toujours une partie de plaisir.
A vouloir éviter ce qui nous est difficile et parfois insupportable, l’objet de notre évitement finit de toute façon par surgir sous une forme inattendue, et parfois démesurément. Tout ce qui n’est pas ressenti pleinement, pointera de nouveau le bout de son nez. Cet « éprouvé » me fait penser à un enfant qui réclame l’attention de sa mère, tant que celle-ci ne lui fait pas savoir qu’elle l’a vu et entendu.
En éprouvant, je contribue au développement de ma conscience, à la connaissance de ma façon d’être au monde. En faisant l’expérience de ce que je ressens, de ce que je vis, je prends conscience de mon corps et c’est par le corporel aussi que mon identité se met en place. Ce processus est comme une initiation, un apprentissage à accepter ce qui est, l’agréable comme le désagréable, pour choisir la meilleure direction pour soi.
Vous me demanderez comment ?
– Tout d’abord, en arrêtant de croire que l’éprouvé passe par le savoir, parce que j’ai entendu dire, parce que j’ai vu….
– En ralentissant pour se poser la question : qu’est-ce que j’éprouve là maintenant ?
– En observant vos ressentis corporels, vos pensées, sans les juger, en les accueillant comme des indices sur la connaissance intime de vous-même.
Je vous souhaite d’éprouver autant que vous pouvez.
Doucement vôtre,
Joanna