Comment « Oups la tasse m’est tombée des mains ! » devient « J’ai laissé la tasse tomber ! » Que diriez-vous pour le passage vers 2017 de prendre un temps sur la question de la responsabilité ? Et de vous interroger sur la responsabilité qui est la vôtre dans votre existence. Non pas pour vous juger mais plutôt pour vous permettre une autre perspective sur votre vécu.
L’un des objectifs d’une thérapie Gestalt est de restaurer la capacité à faire des choix, en assumant la juste responsabilité des ses actes et en distinguant bien «responsabilité» et «culpabilité».
Mais encore faut-il savoir de quelle responsabilité parlons nous ? Schématiquement, la responsabilité c’est la capacité que nous avons à répondre de nos actes, à assumer pleinement ce que nous faisons comme ce que nous omettons de faire. Cela exige d’avoir la capacité à regarder la nature exacte de nos actes, quels qu’ils soient, sans faux-semblants, et à rechercher ce qui nous semble juste.
Une fois cette première étape franchie, il s’agit ensuite de répondre de nos actes même de ceux qui nous dérangent. L’exercice n’est pas facile, j’en convient.
En commençant à me questionner sur ce que je pouvais prendre comme responsabilité, j’ai d’abord été très en colère contre moi et contre tout, car je ne pouvais plus me défiler. Je devais affronter et confronter mes propres zones d’ombres, mes petites manipulations et tout ce que l’humain fait volontiers pour éviter d’assumer tout l’inconfort de ce qui coince. Cette responsabilité s’est avérée bien angoissante ! Il m’était plus facile de la reporter sur une autre personne ou sur la société en général.
J’ai aussi vécu de grandes culpabilités ne supportant pas de réaliser que j’étais seule responsable et parfois co-responsable, des situations dans lesquelles je me trouvais.
Ainsi mon regard a totalement changé.
J’ai cessé de penser que je subissais des événements, des échecs, des répétitions, des mauvaises rencontres, en me répétant trop souvent, que je n’avais pas de chance ou encore que c’était toujours la faute des autres.
Mon univers est devenu plus vaste quand j’ai cessé de me positionner en victime et que j’ai fait le choix de devenir «auteure» de mon existence en acceptant que certaines situations ne sont pas des fatalités.
Ma relation aux autres et devenue plus fluide quand j’ai cessé de reporter sur l’autre et l’environnement mes frustrations, mes déceptions et que j’ai accepté de prendre ma part.
Je vous invite à pratiquer un exercice qui est une clé pour amorcer ce processus de responsabilisation :
Je prends ma responsabilité en parlant « JE » (laissez tomber le «on», «tu»)
«La tasse m’est tombée des mains » devient «J’ai laissé tomber la tasse» ;
«Il est très énervant comme garçon» devient «Je ne le supporte pas» ;
«Elle est manipulatrice» devient «Je me suis laissée manipuler» ;
«Je ne vais jamais y arriver» devient «Est-ce que j’en ai vraiment envie ?» ;
«C’est trop loin» devient «Cela ne m’intéresse pas assez» ;
«C’est trop cher» devient «Ce n’est pas ma priorité»…
NB : Bien sûr des événements extrêmes sont indépendants de notre responsabilité et cela est un autre sujet. Ce n’est pas ce que je propose dans ce billet.